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" Contre le compromis historique du cinéma indépendant au sens large, pour le cinéma indépendant au sens spécifique " C'est le titre que donnera Alain Sudre au texte qui paraîtra dans le n° 6-7 de Melba, la revue de la Paris Films Coop, consacrée en bonne part au colloque de Lyon : il y parle de l'intrusion " intempestive et bruyante " de cinéastes qui ne sont pas à proprement parler " spécifiquement " expérimentaux et " donnent un âpre avant-goût de la Zone où nous opérons ", faite de " différences à pertes de vue ". Il conteste la politique " gauchisante " et le caractère " collectiviste " de cette forme d'a.g. où n'importe qui " se disant cinéaste indépendant " a le droit de vote. Sudre stigmatise ce " rassemblement d'affamés tenant à avoir leur part du gâteau " qui, n'ayant pas " fait preuve d'un engagement suivi dans la production, la diffusion, la programmation et l'étude du cinéma expérimental " (alors qu'il était lui-même encore totalement inconnu un an auparavant) ajoutent une pile de nouveaux documents au rapport vert élaboré en Avignon, perturbent l'ordre du jour et font uvre de " communisme romantique et de solutions irréalistes visant à créer une annexe du c.n.c. pour cinéastes indépendants-fonctionnarisés ( ) gabegie bureaucratique aux forts a priori idéologiques ". De plus, il conteste " la définition du Cinéma Indépendant "au sens large" (qui) sous couvert de défendre le cinéma expérimental lui amalgame un ensemble de productions disparates, qui va du jeune cinéma différent aimant Duras au cinéaste du dimanche, hypostasié en cinéaste-créateur en passant par toutes les formes de cinéma d'animation, de films documents/documentaires, de cinéma militant, politique, homophile ou communautaire définition purement économique du cinéma indépendant qui ne vise pas le profit du cinéma expérimental ". Claudine Eizykman évoque le " vieux complexe " dont " l'objectif devenait le rapport de force pour neutraliser à coup d'élections, d'insultes et de haine le symbole de la Paris Films Coop : si c'est un membre de la P.F.C. qui fait une analyse, elle est définitivement repoussée et la personne sera en plus injuriée. ( ) Ce qui apparaissait comme un clivage résultant de rivalités de personnes et de territoires a pris à la lumière polaire de Lyon le sens d'une disjonction politique, gestionnaire et cinématographique ". Pour Fihman, " le colloque fait apparaître la cohérence de deux options : l'une spécifique au cinéma indépendant-expérimental, l'autre extensive avec les différents jusqu'à ceux qui ne sont préoccupés que de l'Art et Essai (faut-il s'étonner que les cinéastes non-n.r.i. puissent aussi récuser l'évidence représentative comme forme organisationnelle ?) ". Rose Lowder conclut quant à elle son texte en évoquant la tentative de réintégration du groupe des treize au sein de l'acide effectuée par Noguez, " mais celui-ci a refusé : nous sommes enclins à croire que le schisme tel qu'il s'est opéré à Lyon reflète des pratiques filmiques radicalement autres et n'infirment pas les possibilités futures d'aide aux travaux expérimentaux d'avant-garde ". Nouvelles de l'underground C'est le titre du compte-rendu de Louis Skorecki dans le n° 294 (novembre 1978) des Cahiers du cinéma. Celui qui avait été le plus intempestif et virulent des " majoritaires " revient sur la " priorité à l'urgence des besoins du plus grand nombre " via le projet d'atelier chiffré à 1 650 000 francs, " ni plus ni moins que le budget moyen d'un (premier) film d'auteur en 35 mm ", dénonçant ceux qui, " se fantasmant en futurs petits Soljenytsine du futur Goulag des cinéastes expérimentaux, et au nom de la liberté, bloquent toute discussion et font barrage ", tout en appelant " à la réintégration des dissidents " afin de répondre aux " besoins réels de l'ensemble des cinéastes sans exclusive, ni discrimination ". Quelques mois plus tard, Claudine Eizykman et Guy Fihman, dans un droit de réponse publié dans ces mêmes Cahiers, rappellent que les 2/3 des personnes présentes à Lyon avaient été invités par le C.J.C. et la Coop et que si " les minoritaires " sont " une petite armée blanche et de futurs petits Soljenytsine du futur Goulag ", " les majoritaires sont donc la grande armée rouge et son pouvoir bureaucratique ". Si on ne peut confondre le groupe des treize avec la Paris Films Coop, celle-ci " n'est pas comme les autres pseudo-coopératives en mal d'Art et Essai une "tendance" mais le seul organe effectif de diffusion du cinéma indépendant en France ". |