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Dominique Pailler
Producteur


Je suis d'accord avec ton système d'une initiative personnelle.
Agir seul est plus efficace que de se plaindre.
Il est cependant inutile de faire pression sur Vivendi.
La Loi existe déjà.
Tous les diffuseurs sont tenus de payer une taxe de 5,5% sur leurs chiffres d'affaire.
Et cette taxe est précisément destinée à alimenter le compte de soutien de la création audiovisuelle. (le COSIP)
Ce n'est pas une subvention. Il est faux de parler de subvention.
Les chaînes de télé vivent de l'argent de la redevance, (chaînes publiques), de la publicité et des abonnements. Les producteurs n'ayant aucun moyen d'accès à ces retombées financières, le COSIP n'est jamais que la juste part nous revenant de la manne financière générée par la diffusion de nos productions.
La Loi a donc été promulguée.
La Révolution a été faite.
Il s'agit donc d'un problème de redistribution!
Les producteurs qui ont diffusé un certain nombre d'heures de programme dans l'année ont droit à un compte de soutien automatique.
Les autres (la majorité) accèdent à un compte sélectif. Et leurs projets doivent être soumis à une commission de professionnels "représentatifs" Je ne trouve pas juste qu'un tel fond soit géré par des professionnels qui ont le pouvoir exorbitant de décréter qu'un film puisse avoir le droit de voir le jour.
Il n'existe à ma connaissance aucun critère précis pour accorder ce droit.
D'autre part nous ne pouvons accéder à ce fond qu'à la condition qu'un diffuseur pré achète et/ou co produise un projet (à hauteur de 25 pour cent).
L'état collecte pour notre compte une taxe, et redonne le pouvoir aux taxés (le diffuseur) de gérer lui même l'impôt qu'il a versé. (Que dirions nous si les heureux élus de l'IGF n'acceptaient de payer leur impôt qu'à la seule condition que leur dîme ne serve qu'à financer la construction de piscine dans leurs propres jardins).
Aujourd'hui la multiplication des canaux a inversé la loi de l'offre et de la demande. Les investissements gigantesques qu'a généré la mise en place des structures satellitaires a inversé la loi de l'offre et de la demande.
Les chaînes sont des tuyaux vides, et elles ont peut être plus besoin de programmes que nous n'avons besoin d'en faire. Dans cet esprit, notre vieux système de gestion du compte de soutien n'est il pas obsolète?
Je propose donc que dans un premier temps l'aide soit automatique pour tous les producteurs et que disparaisse donc le compte sélectif.
Cette modification de la réglementation appartient au Politique, au Ministère de la Culture.
Vivendi est une société privée et n'a pas pour fonction de se porter garant de la liberté, de la démocratie.
C'est à nous de contraindre l'état à défendre nos Libertés.
Il suffit d'ailleurs d'un simple arrêté d'application de décret pour rendre automatique le fond de soutien.
C'est pour cette raison qu'il faudrait créer une union des fabricants de programme qui engloberaient, les producteurs, les réalisateurs, les techniciens.
Sans que bien sûr chaque corporation ne perde de vue la défense de ses propres intérêts.
Cette union serait destinée faire pression sur le Ministère de la Culture.
Les Syndicats qui nous représentent dans les négociations ne représentent en fait qu'une infime partie de la profession. Et le Ministère a ensuite beau jeu de décréter qu'il a consulté les professionnels.
J'ignore si cette proposition que je formule est la solution, la solution miracle.
Je crois simplement que la démocratie se gère à force de tâtonnements, à force d'erreurs.
L'argument que tout le monde pourrait dans ces conditions devenir producteurs, ne me heurte pas.
Il y a des aides pour la création d'entreprise, ce n'est pas pour autant que tout le monde crée une entreprise.



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