14 juillet 1999 - Prise de la Bastille Multimédia

L'armée marocaine défile sur les Champs-Elysées, notre ami le roi est accueilli par son ami le président.
Le premier enferme depuis longtemps ses opposants politiques et vit, entre autres, du commerce des drogues, il passe rarement à la télé, sauf quand les propriétaires de cette même télé viennent, par exemple, de lui construire un nouveau palais, ou quand il est reçu par son ami le président un 14 juillet.
Le second enferme les dealers, surtout immigrés, ou pauvres, "en marge", et  pénalise les usagers, interdisant  aux gens de cultiver leur jardin, les astreignant à ne fumer principalement que du shit... marocain, il passe aussi à la télé, et avait peur ce jour-là que l'émission soit piratée.
Une certaine CPML, Coordination Permanente des Médias Libres, avait annoncé une Prise de la Bastille Audiovisuelle par les Sans-Antennes, certains ayant laissé entendre que ce serait drôle de pirater les ondes hertziennes et sites web de quelques grands groupes de communication, institutions non démocratiques aux pratiques douteuses mais néanmoins couvertes par l'Etat.
La CPML s'est finalement décidée à rendre tout plein de télés au Ministère de la Culture et de la Communication, après avoir pensé recouvrir de télés les colonnes de Buren, et afin de réclamer la création d'un Tiers Secteur audiovisuel donnant les moyens technologiques, et économiques, aux gens de s'exprimer, sans qu'ils soient pour autant considérés comme hors-la-loi, ce qui est actuellement le cas. Il n'y a pas de raison à ce que la liberté d'expression soit un droit sauf quand il s'agit de télé, l'"accès public" est d'ailleurs, depuis de nombreuses années, un principe acquis dans la majeure partie des Paysages Audiovisuels Occidentaux.
Sauf en France, qui se jour-là accueillait l'armée et le roi de l'un des principaux narcos-états du sous-continent européen (non-américain en tout K) et assistait, impuissante (il faut changer la loi), à sa première Prise de la Bastille Audiovisuelle. Je n'ai pas ce jour-là rendu ma télé, j'ai préféré profiter de ce jour de congé pour lancer emedia. 

23 juillet 1999 - ben notre ami le roi, ben il est mort.