Nice to meet you, please don't rape me
un.oeil.bien.sur,il.te.parle.et.te.poursuit...

Scène d'ouverture : un noir monte à l'impériale, déserte, d'un autobus. Il n'y a qu'un homme, blanc, qui s'avérera juif, ou bien afrikaner. Le premier n'a pas l'air tendre : il sort un flingue, l'appuie sur la tempe du second, baisse son pantalon et oblige sa victime à le violer. Film du point de vue des violeurs, donc d'autant plus déroutant (et les seules femmes sont en plastique, mannequins de vitrines). Dans un autre de ses films, l'ouverture montrait deux hommes, crânes rasés, look gay cuir, une fellation mais le sexe recourbé, des doigts jusqu'à la glotte pour gerber dans la bouche de l'autre. Pervers, et attendrissant comme cette chorégraphie kitsch et cheap avec kalachnikov sur le toit d'une station service déserte. Mélos trash, qui font penser, à l'opposé, au réalisme pur et dur de cette fin de partie de l'"Anthologie des scènes érotiques, pornographiques et interdites" de José Bénazéraf, présentée à la Cinémathèque, où l'on voit tous ces plans auto-censurés par JB : jeunes filles fellatrices s'endormissant sur le sexe de plus en plus mou d'"acteurs" pornos passifs, pénétrations impossibles des mêmes par une autre, plus vieille, arborant un flasque god-ceinture, regards caméras las, évasivement attentistes... c'est l'ennui ici, non la déroute, qui "empreinte" au corps ses dernières résistances.